Durant de longs mois, essais après essais, elle développe son écriture rythmée, concentrée… méditative.
Regarder un dessin de Karine, provoque un saisissement; celui de voir le temps sous une forme graphique. Chaque trait est un geste, un geste qui demande une attention et cette attention touche le regard, l’arrête, comme ému par tant de générosité.
Preuve par l’acte, elle place le temps au cœur de son travail. 

Le parcours de Karine Odorici est riche et sinueux comme la vie.
Après un apprentissage de coiffeuse, métier qu’elle exercera quelques années, elle consacre l’essentiel de son temps et de ses moyens à la photo. Ses amis l’encouragent à se présenter à l’ECAL. Elle réussit le concours et choisit la section cinéma.
Ce sont des années riches et denses. Elle construit un tissu de liens, d’amitiés acquiert un bagage technique et théorique. La réalité professionnelle de la jeune artiste exige du temps et les revenus sont instables. N’étant pas en mesure de concilier un début de carrière avec ses deux enfants, elle choisit le métier d’enseignante en arts visuels et s’y consacre pleinement jusqu’en 2015.
Par la suite Karine Odorici loue un espace atelier et poursuit sa recherche artistique enrichie par son expérience de vie. Elle choisit un outil simple et intemporel, le crayon de bois graphite.
La découverte de l’artiste Guiseppe Pennone est déterminante, « L’histoire de l’homme est imprimée comme les cernes de l’arbre sur la surface intérieure de ses mains. »